Cette semaine, l’accent porte très nettement sur le commerce international dans le développement, particulièrement à veille du Sommet de 2010 sur les objectifs du Millénaire pour le développement, à New York. Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont une série de 8 objectifs de développement largement appuyés, globaux et spécifiques, dans le cadre du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), que les dirigeants mondiaux ont adoptés en l’an 2000 pour 2015. Ces objectifs constituent des points de repère numériques concrets pour attaquer l’extrême pauvreté dans ses multiples dimensions, dont la pauvreté du revenu, la faim, la mortalité maternelle et infantile, la maladie, le logement insuffisant, l’inégalité des sexes et la dégradation de l’environnement. http://www.undp.org/french/mdg/index.shtml.
Un grand nombre des panélistes ont profité de la réunion de la semaine prochaine pour revenir sur l’intention initiale du Cycle de négociations de Doha, aussi appelé Programme de Doha pour le développement (PDD). La relation complexe entre le commerce international et le développement a été évoquée maintes et maintes fois au cours de 3 des séances de l’après-midi de la première journée du Forum.
Des règles sur le commerce et l’investissement en agriculture pour le XXIe siècle
Il a été longuement question, au cours de cette séance, de sécurité alimentaire, et de productivité et de rentabilité des petites fermes, dans les pays en développement, ainsi que de la nécessité d’en faire un grand point d’articulation dans le commerce international et au niveau intérieur.
Les panélistes ont signalé les grands facteurs qui limitent l’agriculture durable, tels une grande utilisation de pesticides, le peu de sensibilisation aux enjeux plus vastes associés à la production agricole et l’accent mis sur les exportations et les intrants externes.
Les panélistes ont aussi fait remarquer qu’il est irréaliste de s’attendre que les pays ne prennent pas certaines mesures pour protéger leur sécurité alimentaire dans un environnement de plus en plus libéralisé, et que l’application très large des règles du commerce à l’agriculture peut causer des problèmes, compte tenu de la complexité et du caractère tout à fait unique de l’agriculture, surtout dans les pays en développement.
Ils ont reconnu que les aliments sont essentiels à la survie et diffèrent donc des autres questions de commerce, et que les sommets et les creux, de même que l’extrême volatilité des prix des produits agricoles, observés au cours des récentes crises alimentaire et financière, doivent être examinés avec plus de transparence à tous les niveaux de la politique commerciale.
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« Ne sacrifiez pas leur avenir » – Quelques commentaires recueillis à l’OMC |
Le droit au développement – un outil pour accroître la cohérence entre le commerce, le développement et les droits de la personne?
Il était intéressant d’entendre les discussions dans le cadre de cette séance, étant donné que le développement est un grand point d’intérêt du Forum public. Les panélistes, par contre, ont tous examiné le clivage actuel entre le « développement » et le « droit au développement », qui n’est pas reconnu, à l’heure actuelle, au niveau opérationnel de l’OMC.
S’ils ont reconnu l’existence d’un lien direct entre le commerce et le développement, les panélistes n’ont pas pour autant dit clairement comment réaliser un juste équilibre. Certains ont plaidé qu’il faut instituer une politique de traitement préférentiel pour les pays en développement, tandis que d’autres ont fait valoir que les pays devraient avoir le droit de faire leurs propres interventions là où ils le jugent nécessaire; qu’il ne faut pas sacrifier le particulier au collectif.
Au‑delà des ajustements carbone aux frontières : Normes, étiquetage et problèmes de quotas d’émissions
La discussion des normes de mesures du carbone et de l’étiquetage était intéressante; mais on ne voit toujours pas clairement comment il serait possible de réaliser un système de mesures globales et de commerce étant donné la grande variété des méthodes de production, particulièrement dans l’agriculture, et le coût associé à la certification en vertu des diverses normes de mesure. C’était particulièrement important à noter, étant donné que, même sur les marchés intérieurs, il y a une si vaste gamme de normes de mesure du carbone et de pratiques d’étiquetage (comme au Royaume-Uni), qui, dans l’environnement actuel de libéralisation du commerce, peuvent se révéler très coûteuses, et donc impossibles à appliquer, pour les fabricants et les producteurs dans les pays en développement.
La séance a fait ressortir certaines initiatives émergentes pour l’établissement de normes mondiales de mesure du carbone, comme la Norme ISO sur l’empreinte carbone des produits (14067) actuellement en voie d’élaboration.
Il faut noter un commentaire du président d’un groupe d’agriculteurs d’Afrique de l’Est, qui a fait remarquer que les émissions de gaz à effet de serre et les empreintes de carbone en Afrique ne posent pas tant un problème d’atténuation qu’un problème d’adoption, mais que les agriculteurs africains sont tenus de respecter la même norme que ceux des sociétés plus industrialisées, sans avoir les mêmes intrants ni les mêmes ressources.
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(De gauche à droite) Le président de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), Ron Bonnett, et son vice-président, Garnet Etsell, assistent à la séance sur les ajustements carbone aux frontières. |
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