Hier, l’ambassadeur canadien, John Gero, a ouvert la première journée du Forum public de l’OMC en présidant un petit déjeuner à la mission canadienne à Genève. Parmi les personnes présentes, il y avait des universitaires, des étudiants qui étudient à Genève et un fort contingent de groupes agricoles canadiens. Dans le cadre de son petit déjeuner, l’ambassadeur Gero a pris le temps de s’asseoir avec le groupe pour faire le point sur les négociations commerciales à l’OMC et sur le Cycle de Doha.
L’ambassadeur Gero a discuté de la crise financière récente et du fait que le commerce mondial a connu une reprise très rapide depuis l’an dernier, à la grande surprise de nombreux experts en commerce international, et il a signalé qu’une bonne part du crédit en revient aux travaux de l’OMC. Il a parlé en termes très positifs du système de l’OMC, malgré les problèmes qui paralysent le Cycle de Doha, en affirmant que « l’OMC n’est pas morte ».
Il a parlé du Cycle de Doha, qu’il a qualifié de période « d’hésitation » attribuable aux inquiétudes au niveau intérieur pour divers groupes membres, et surtout le Brésil et les États-Unis, qui sont en période électorale à différents paliers. Il a aussi fait état des pressions qu’exercent les dirigeants mondiaux pour relancer le Cycle, en signalant les nouvelles séances en « petits groupes » des ambassadeurs du G5, qui portent sur chacun des enjeux, ainsi que les incitations du directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, aux dirigeants mondiaux. On prévoit que la question reviendra sur le tapis à la prochaine réunion du G20 en novembre à Séoul, en Corée.
L’ambassadeur Gero a terminé en déclarant qu’il y a un désir évident de relancer une vague de mesures pour le Cycle de Doha, mais que les échéanciers ne sont pas une préoccupation pour l’instant. Il a aussi traité des préoccupations au sujet de l’interdépendance entre les négociations à l’OMC et les négociations commerciales bilatérales, affirmant qu’il y a des liens évidents entre les deux et qu’elles peuvent être complémentaires.
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Après cela, la délégation canadienne s’est rendue au siège de l’OMC, où le directeur général Lamy a prononcé le mot d’ouverture du Forum public.
M. Lamy a aussi parlé en termes très positifs du solide rôle que joue l’OMC comme abri relatif contre la tempête qui a alimenté la crise financière, notamment en protégeant les pays en développement contre la dévastation causée par la perte du commerce. Il a mis l’accent sur les nouvelles forces qui façonnent le commerce international, en faisant ressortir les liens entre le changement climatique, la sécurité alimentaire, les droits de la personne et le commerce.
Il a mis en lumière que les États-nations individuels n’ont pas fini de tracer un grand nombre de leurs « lignes de bataille », surtout en ce qui concerne certaines négociations comme l’agriculture.
Le principal message de M. Lamy était que l’OMC a de plus grands combats à livrer que les négociations commerciales, et que les membres ne peuvent se permettre le luxe de rester à l’écart à regarder fouler les droits des pauvres et des inégaux, compte tenu surtout de la montée de produits qui sont « faits dans le monde »; c’est‑à-dire lorsque les matières premières proviennent d’une nation, que la fabrication se fait dans une autre et que la destination finale est une autre. Il a conclu son propos en disant que l’impasse actuelle des négociations ne doit pas être vue comme un problème « institutionnel », mais qu’il faut rééquilibrer les règles en fonction des enjeux futurs et des besoins des populations vulnérables.
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